Le Cercle dans la Presse

A Dix ans,  John Gade impressionnait le public très exigeant du Cercle musical de Cannes par son talent précoce de pianiste et de compositeur, et l'on pouvait écrire dans ces colonnes :"Avec ces doigts-là, John Gade ira loin." Six ans après, on ne peut que persister et signer, à la lumière de son parcours sans faute et du récital que le jeune Cannois vient de donner au Majestic pour le Cercle Musical.
 

Pianiste d'exception, John aime les contrastes, les phrasés pleins de relief, les lignes mélodiques étincelantes. Sous ses doigts infaillibles, un sacré coup de jeune passe sur le programme, chaque trait des deux sonates-chefs d'œuvre, "Appassionata" de Beethoven et l'inventive n° 2 Schumann, est prétexte à faire chanter le piano et à faire briller les mille détails expressifs, impériaux, torrentueux , mystérieux ou lyriques.

Dans ces oeuvres archiconnues, comme dans l'Etude de Chopin et et l'Etude transcendantale de Liszt, on admire son aisance à faire ressortir la profondeur de l'émotion , les tourbillons virtuoses -sans gratuité-. Compositeur, -déjà révélé à 10 ans-, on comprend dès les premières mesures de sa pièce "Winter Day" que John Gade poursuivra jusqu'au bout son but de se consacrer à la musique de films : la mélodie fait se lever des images, la sensibilité frémissante fait penser à ce grand compositeur qu'était Charlie Chaplin, son idole. C'est avec le sourire que John Gade, qui ne se l'est jamais joué "prodige", reçoit la "standing ovation" qui consacre son travail et son talent.

Aurore Busser